Je suis une fille , et j'aimerais bien faire de la boxe, mais je n'ose pas ...
" Il était une fois dans un magnifique royaume, une belle princesse qui du haut de sa tour se languissait de la venue du prince charmant, lequel lui déclarerait sa flamme, et l'emmènerait sur son blanc destrier vers de lointaines contrées, et une vie d'aventures ..."
Tout commence là, jolie demoiselle, ou dame qui aujourd'hui aimerait enfiler une paire de gants de boxe, mais qui n'ose pas, car a-t-on déjà vu dans les contes traditionnels une princesse se castagner, ou envoyer promener toutes les conventions, et se tirer à cheval ???
On commence tout de même a avoir quelques contes avec des princesses rock n' roll me direz-vous, c'est vrai, comme Rebelle, mais combien de générations de petites filles ont pris comme modèle cette princesse éplorée, et fragile, dont l'unique espoir de changer de vie est la venue du prince charmant ???
Beaucoup de femmes font un blocage vis-a-vis des sports de combat, et encore plus lorsqu'il s'agit de la boxe, et ce, quel que soit le style, car depuis toutes petites, on leur a expliqué que certaines activités physiques ou sportives ne sont pas pour les filles.
Ce ''on'' peut être l'entourage proche, mais aussi notre modèle sociétal, voire même les fédérations sportives qui pour certaines, notamment en boxe, ont longtemps été relativement réfractaires à l'accès des femmes à la compétition, ou alors avec certains aménagements du règlement visant à rendre les combats moins âpres.
Les premières femmes à combattre sur un ring en plein contact, c'est à dire avec la possibilité de mettre K.O l'adversaire, ont dû faire preuve de beaucoup de persévérance vis-à-vis des instances fédérales pour faire valoir leur droit à boxer en compétition comme les garçons.
Aujourd'hui, les femmes peuvent combattre dans tous les styles de boxe aussi bien dans des compétitions à la touche (light contact), où le K.O n'est pas autorisé, que dans les compétitions de plein contact avec K.O autorisé.
Les mentalités changent, et c'est tant mieux !!!
Bien évidemment, combattre en plein contact, c'est à dire avec des coups portés à pleine puissance, n'est pas anodin, que ce soit pour une fille, comme pour un garçon !!!
Combien de fois, ai-je entendu dans la bouche d'un papa : '' le boxe ce n'est pas pour les filles. Je n'ai pas envie que ma fille ait un nez comme une patate, ou des oreilles en chou-fleur !!! " ou lors d'un gala de boxe thaï, un spectateur me confier : " j' adore la boxe thaï, mais pas pour les filles, c'est trop violent. Elles devraient plutôt faire du judo, ou de l'aïkido !!! "
Alors, est-ce que le nez, l'arcade sourcilière d'une fille sont plus fragiles que chez un garçon ???
Je ne pense pas, mais si aujourd'hui nos gamines veulent en découdre sur un ring, ou un tatami (j'allais ajouter comme des garçons ), les mentalités des ''anciens'', et parmi eux, celles et ceux qui leur racontaient des histoires de jolies princesses éplorées ont beaucoup de mal à accepter leur choix.
En tant qu'entraîneur de muay-thaï, et de kick-boxing, je peux comprendre à 100% cette réserve, car j'ai moi même eu l'occasion d'éprouver ce genre de sentiment lorsque je coachais mes compétitrices.
Autant, je n'avais aucun mal à gérer mes émotions lorsque l'un de mes compétiteurs se faisait malmener sur le ring, autant c'était très pénible pour moi, lorsqu'il s'agissait de l'une de mes fighteuses.
Pourtant, les deux étaient aussi bien préparés pour combattre, et faisaient preuve du même courage face à la douleur.
Que le stéréotype de la femme fragile est tenace !!!
On retrouve d'ailleurs ce dilemme dans plusieurs films, où justement les femmes doivent faire leurs preuves, comme dans " à armes égales " avec Demi Moore en Navy Seal, ou l'excellent " million dollar baby" de Clint Eastwood.
La souffrance de la boxeuse sur le ring. Un vrai crève-coeur pour le coach
Aujourd'hui, les compétitions féminines de boxe anglaise (poings uniquement), ou de boxes pieds-poings (kick-boxing, boxe thaïlandaise, boxe française, etc...) attirent de plus en plus d'adeptes, et certaines de ces compétitrices en ont même fait leur métier, mais les sports de combat ne se limitent pas à la compétition.
Dans la grande majorité des clubs, le nombre de filles qui boxent en compétition est infime, la plupart des pratiquantes viennent uniquement pour s'entraîner, sans même envisager de monter un jour sur un ring pour combattre.
Ce qui ne les empêchera pas de s'entraîner fort, voire très fort, car si elles ont choisi de pratiquer un sport de combat, c'est souvent pour l'âpreté des entraînements reconnus comme très complets, et excellents pour améliorer la condition physique générale.
D'ailleurs les clubs de remise en forme surfent depuis une dizaine d'années sur cet engouement des femmes pour les sports de combat, en proposant des activités dérivées de la boxe, ou des arts martiaux, même s'il est vrai que l'ambiance n'est pas du tout la même dans un club de fitness, que dans un club de boxe .
Celles qui aiment le côté brut de fonderie, l'authenticité opteront sans hésiter une seconde pour un vrai club de boxe, celles qui ont plutôt envie de suer un bon coup en boxant dans une ambiance fun prendront un abonnement dans un club de remise en forme.
Alors bien évidemment les puristes diront que les activités proposées par les salles de gym n'ont rien à voir avec la vraie boxe, que c'est juste de la gesticulation en musique, et que les 95% des coachs n'ont jamais mis une paire de gants sur un ring. Peut-être, mais en attendant, ils répondent à une énorme demande, et participent à leur manière à la promotion des sports de combat notamment chez les femmes qui n'osent pas s'inscrire dans un club de boxe.
D'ailleurs, parmi toutes ces pratiquantes de boxe-fitness, certaines voudront peut-être un jour aller plus loin, et essayer un vrai sport de combat .
sport tendance, la boxe est récupérée par la pub
Devenue ultra-tendance en quelques années, la boxe a envahi les magazines féminins, et les affiches de pub. Apparemment, l'image de la femme sexy n'est plus suffisante pour faire vendre, aujourd'hui, il faut aussi qu'elle soit combative, forte, dynamique, insoumise...
Récupération médiatique, ou pas, les sports de combat sont un excellent moyen de développer son capital confiance, et justement de palier ce petit déficit d'assurance qui vous fait encore hésiter à pousser les portes d'un club.
Pour les moins rassurées, voici quelques petits trucs qui vont vous permettre d'oser faire le premier pas :
- essayez d'avoir l'avis de personnes qui sont inscrites dans un club
- allez voir l'entraîneur, et expliquez lui pourquoi vous aimeriez faire un sport de combat. Voyez avec lui si effectivement l'activité, et les entraînements correspondent à vos objectifs.
- demandez si vous pouvez faire un cours d'essai avant de vous inscrire (c'est bien mieux que d'assister à un entraînement)
- demandez à une copine de s'inscrire avec vous, ou de participer au cours d'essai avec vous si vous n'osez pas aller seule au premier entraînement.
Allez, il n'y a plus qu'à ...
Rob.Rite
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